L’école de Palo Alto est un courant de pensée et de recherche ayant pris le nom de la ville de Palo Alto en Californie, à partir du début des années 1950.
Ce courant est notamment à l’origine de la thérapie familiale et de la thérapie brève dite systémique et stratégique. L’école a été fondée par Gregory Bateson avec le concours de Donald D. Jackson, John Weakland, Jay Haley, Richard Fisch, William Fry, Karin Schlanger et Paul Watzlawick.
A Palo Alto, anthropologues, mathématiciens, philosophes, physiciens, etc., se sont attelés à différentes recherches amenant à des conclusions révolutionnaires dans le domaine de la thérapie. L’équipe s’intéresse notamment à l’humour, au zen et à l’hypnose (nombreuses rencontres avec Milton Erickson, père de l’hypnose Ericksonienne).
En 1959, Don Jackson fonde le Mental Research Institute (MRI), un institut de recherche situé à Palo Alto avec Virginia Satir et Jules Riskin. Il fait aujourd’hui référence en matière de thérapie familiale et de thérapie brève
En 1968, Richard Fisch crée le Centre de thérapie brève au sein du MRI. Il y est rejoint par Paul Watzlawick et John Weakland qui continueront à y travailler jusqu’à leur mort. C’est ensemble qu’ils créent la notion centrale de « tentative de solution », mettant en lumière que ce sont les solutions essayées par le patient qui font que le problème se maintient voire s’amplifie.
De nombreux développements ont vu le jour depuis en Italie (Centre de Thérapie familiale de Milan et Centre de thérapie stratégique d’Arezzo), en Belgique (Institut Gregory Bateson de Liège) et ) Paris (Centre d’intervention et de recherche sur le changement et l’évolution des systèmes humains).
Voici les principes fondateurs de la thérapie brève :
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La souffrance existe dans un CONTEXTE
Tout d’abord, en étudiant différents systèmes culturels, Grégory Bateson découvre qu’un comportement naît, s’adapte, répond à un contexte en particulier.
En effet, aujourd’hui on comprend bien qu’on est moins stressé en vacances qu’au travail ; que les relations sont apaisées quand tout le monde se sent bien et est reposé ; qu’on est plus joyeux quand on a pas de choix cornélien à faire. Bref, les comportements, les émotions, sont liés à des contextes.
Cela veut donc dire qu’un problème, une souffrance ne doit pas être regardé de manière isolée mais dans son contexte avec toutes les interactions qui l’entourent.
Il ne s’agit plus de soigner un individu mais les relations entre l’individu et le monde, ou la relation entre l’individu et lui-même. Ceci est donc majeur dans l’appréhension des phénomènes humains.
Les personnes sont en INTERACTION
Si le contexte à une grande influence sur la personne, la réciproque est aussi vraie.
Quand la cheffe arrive au travail très tendue, cela impacte toute l’équipe, qui répond en retour par du stress, de l’agacement ou de la désimplication, ce qui tend d’autant plus la cheffe, et ainsi de suite.
Les relations humaines sont donc interactionnelles.
En se rendant compte de cela, ils se rendent compte qu’il n’y a pas de causalité linéaire mais bien circulaire. Ce qui permet de se dire que la relation entre la cheffe et l’équipe peut être apaisée en modifiant stratégiquement, soit la réaction de l’équipe, soit celle de la cheffe.
Le problème peut se régler en le prenant par n’importe quel endroit du cercle.
C’est pourquoi en Thérapie brève stratégique il est possible de vous aider à aider quelqu’un, votre enfant par exemple.
Le problème est souvent la SOLUTION
Une autre notion essentielle dans la compréhension et la résolution de problème a vu le jour à Palo Alto : la notion de feedback (« information en retour »).
L’être humain a sa propre vision de la « réalité ». Il tente ce qui lui semble le plus logique face à un problème. Et lorsqu’il a décidé quelque chose, il s’y accroche. Il s’y accroche tellement fort que la plupart du temps, il ne prend pas l’information qui lui indique que « ce qu’il fait ne marche pas », et il continue à faire « un peu plus de la même chose ».
« Je ne sais plus comment mettre mon enfant au travail. J’ai discuté avec lui, je l’ai puni, je l’ai aidé mais rien n’y fait, il ne travaille pas ».
« Je veux perdre du poids, j’ai essayé tous les régimes possibles, mais à chaque fois je reprends ce que j’ai perdu, voir plus ».
« Je ne me sens pas bien et je ne comprends pas pourquoi. Je fais tout ce qu’il faut, j’ai lu tous les livres sur le bien-être mais je reste en souffrance ».
Il arrive que se forcer à faire quelque chose fasse augmenter la résistance et pour autant on essaye encore et encore.
Pour autant, on continu sur ce chemin en se confrontant encore à l’échec.
C’est pourquoi, le thérapeute amènera parfois, en douceur, la personne à faire l’exact opposé de tout ce qui a été tenté jusqu’à présent pour résoudre le problème. C’est la méthode surprenante mais redoutablement efficace du 180°, souvent utilisée en thérapie brève.